top of page
Rechercher
  • Photo du rédacteurFrédéric Golinski

JE SUIS CE QUE JE SUIS

7h30. "Je suis ce que je suis". Voilà une bien belle réponse qui ce matin, m'apporte un sourire. En effet, sur le trajet de mon prochain coaching, je repense à Albert (nom d'emprunt), jeune manager quadra dans l'industrie du luxe.

Albert est venu me consulter pour une difficulté sur sa prise de poste, et son besoin de travailler sa posture managériale.

Au cours d'une séance, il me parle d’un entretien de recrutement qui l'avait mis mal à l'aise.

A la fameuse question " qui êtes-vous ?" qu'Albert posait trop souvent sans autre besoin que de déstabiliser ou tester le candidat, ce dernier avait répondu la fameuse phrase biblique :

« Je suis qui je suis ».

Et c'est à partir de là que l'entretien a basculé pour Albert dans un jeux psychologique un peu particulier.


Alors ce matin je désire prendre un moment et explorer en quoi cette phrase est pour moi, le point culminant que toutes les entreprises devraient avoir en ligne de mire.

Pourquoi chaque personne devrait prendre le temps de bien lire ce qui va suivre et que je partage volontiers lors de mes conférences sur l'engagement ou lors de supervisions de coachs.

Notre société actuelle mène une course sans fin ni victoire. Une course contre les délais, les concurrents, parfois le système, leurs employés dans certains cas… Cette course démontre que les fondamentaux de toute entreprise sont parfois sacrifiés sur l'autel des marchés.

En 2019, selon la Banque de France, le nombre de défaillances sur le cumul des 12 mois s'élève à 51.890 entreprises soit environ 4.324 entreprises qui ferment leurs portes chaque mois.


Quel rapport avec cette phrase "je suis qui je suis" et comment peut-elle devenir l’un des enjeux prioritaires de cette année 2020 ?


La réponse est simple et tient en 3 points clés :



1- Soit la vision de l'entreprise ou de l'individu n'est pas claire, pas construite et non partagée par les équipes, et de ce fait, elle évolue au travers d'une tendance ou d'une histoire, d’un héritage ou d'une expérience passée.

De ce fait, dans « l'instant présent vécu », elle ne peut que projeter une réalité en fonction de ce qui a été...

C'est dangereux car elle reste prisonnière de sa projection colorée par le passé et devient à chaque instant dans le "présent qui suit": "Je suis ce que j'étais."


2- Soit l'entreprise ou l'individu passe son temps à projeter ou se comparer face à la concurrence ou dans l'espoir de...et créé ainsi une réalité qui n'existe pas encore.

C'est aussi dangereux, car dans ce cas dans le présent vécu, la personne ou l'entreprise ne prend pas conscience de la réalité.

Dans le présent qui suit cela donne : "Je suis ce que je serai."


3- Soit l'entreprise et/ou l'individu est pleinement conscient de ce qu'il désire vivre, construire, partager et offrir. Dans ce cas, cela lui demande un engagement total, un foi sans compromis, pour oser libérer sa créativité et avoir la conscience que c'est réalisable.

Alors dans le présent vécu de la situation, l'entreprise ou l'individu colore chaque espace avec CE QUI EST. Ainsi dans le présent qui suit, cela donne : "Je suis ce que je suis."


Alors comment utiliser cette notion de "je suis ce que je suis" ?

Il existe plusieurs façon de l'utiliser, voici exemple concret pour les phases de recrutement :

le manager doit toujours être vigilant, et conscient de ce qui se joue lors de l'entretien et éviter de tomber dans les jeux psychologiques.

Par exemple:

- il est bon de tenter de savoir ce qui a construit le candidat dans son histoire, sans essayer de projeter sa propre histoire au travers de ses réponses

- il est bon de véritablement prendre le temps de découvrir le « qui » (est le candidat) avec le « quoi » (que désire-t-il faire ou son niveau de compétences).

- il est judicieux de créer un moment avec le candidat pour lui demander non pas comment il se voit dans 10 ans dans l'entreprise, mais plutôt qu'est-ce qui ferait en ce moment précis, qu'il serait encore là dans 10 ans.

Il faut oser être vrai avec le candidat et l'inviter dans sa vérité, ici et maintenant. Cela implique de pouvoir transformer en un instant l'entretien et passer de l'autre côté du miroir. Ainsi oser, en tant que recruteur, jouer le rôle du recruté et voir comment le candidat dans l'instant se positionne.

Une question que j'affectionne dans ce cas, est :

« Et si vous deviez me recruter pour ce poste, à quoi seriez-vous véritablement vigilant ? »


Ce qu'il faut retenir:

- Être dans le présent demande une exigence réelle et non complaisante.

- Être dans le présent implique d'avoir conscience des jeux de miroirs et des projections.

- Identifier à partir de quel endroit elles sont faites.

- Être dans le présent engage à chaque étape de la vie de l'entreprise à une conscience disponible qu'il faut créer. Une sorte de cercle vertueux de la conscience de l'entreprise.

bottom of page